Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 3 juillet 2002

Les trois quarts des projets de démolition de logements sociaux à dix ans sont situés dans des communes qui ont perdu des habitants entre 1990 et 1999

Selon une étude sur les perspectives de restructuration du parc social révélée par l'Union nationale Hlm et la Caisse des dépôts et consignations, on enregistrerait, au cours de la période 2001-2010, un accroissement du rythme annuel des démolitions : de 4 500 par an dans les années 1990, ce nombre est aujourd'hui de 9 000. Si les conditions étaient réunies, 300 000 logements devraient être démolis dans les quinze prochaines années. Le coût moyen est de 19 000 € par logement avec des écarts importants variant de 1 à 4, deux tiers du parc à démolir se situant dans les quartiers ciblés par la politique de la ville. Les collectivités locales qui interviennent dans ces démolitions financent en moyenne 17% de l’enveloppe. Les deux organismes estiment que, pour reconstituer cette offre nouvelle, «une volonté politique locale forte est indispensable, d'autant plus si l'on se place dans l'hypothèse d'une poursuite de la décentralisation». Ils estiment que cette volonté politique pourrait trouver sa traduction dans le cadre de «programmes locaux de l'habitat et du renouvellement urbain» qui devraient permettre d'orienter la relance de la construction neuve de logements sociaux «dans un souci d'intégration de la population». Ils estiment «essentiel que les élus locaux se penchent également sur la définition d'une politique foncière destinée à permettre aux opérateurs Hlm d'accéder à un foncier mieux inséré dans le tissu urbain, avec les surcoûts que cela peut représenter». Selon cette étude, 32 500 logements seraient détruits en 2001-2003, soit 10 800 en moyenne par an, avec une accélération progressive d’ici 2003 et 67 000 autres démolitions envisagées d’ici 2010. Si la géographie de la démolition ne se résume pas aux quartiers ciblés politique de la ville, ceux-ci représentent néanmoins les gros bataillons du renouvellement de patrimoine qui s’annonce pour les prochaines années : 67700 logements en dix ans, dont 21700 d’ici 2003. Dans les seuls quartiers en grand projet de ville (GPV) ou opération de renouvellement urbain (ORU), ce sont 14 600 logements qui devraient être détruits en 2001-2003. Les trois quarts des projets de démolition à dix ans sont situés dans des communes qui ont perdu des habitants entre 1990 et 1999, période au cours de laquelle la population française a progressé de 3 %. Plus d’un tiers du parc à démolir se trouve même dans des communes qui ont perdu plus de 5 % de leur population. Que la baisse de population résulte de la perte d’attractivité résidentielle de certaines communes ou d’autres facteurs, la concentration des projets dans les zones en déclin démographique donne la mesure des difficultés commerciales auxquelles sont confrontés les bailleurs. c=http://www.clsi

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